Créer dans et avec la nature
Parc de la Cavalerie, Metz
Au bord du chemin (entrée sud) un vieux sureau noir (Sambucus nigra) est composé de cinq troncs, dont quatre sont desséchés depuis plusieurs années et écorcés par le temps. Le cinquième montre chaque printemps une timide poussée de vie sous forme de gourmands à la base du tronc. Là passe le flux de vie qui subsiste de l’arbre, qu’on croit mort !
Dépourvus d’écorce les troncs laissent voir l’aubier, de couleur très claire.
→ Mis à nu, les troncs et branches charpentières révèlent le superbe mouvement de vrille qui anime la croissance de l’arbre.
→ La surface de l’aubier a été poncée jour après jour, à la main (anti-performance Poncer l’arbre) pour accentuer sa teinte claire et rendre le toucher lisse et doux. Des lambeaux d’écorce subsistent ça et là, ils ont été soigneusement laissés en place.
Le sureau noir a la particularité, une fois mort, de conserver ses branches et ses rameaux qui ne tombent pas ; l’arbuste desséché mais quasi-intact perd son écorce au fil du temps, du tronc aux branchages. Il devient petit à petit une forme de sculpture ivoire, plantée in situ, révélée par l’action de Poncer l’arbre.
L’anti-performance Poncer l’arbre fait partie de la série [souligner] : l’idée est d’intervenir dans un site naturel, même ordinaire, pour souligner en toute discrétion ici un phénomène du vivant, là un processus qui dure, une sublime courbe de branche, un arbre à rêver..